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Visions hybrides pour un monde désorienté
À l’heure où nos sociétés traversent des bouleversements écologiques, technologiques, sociaux et politiques, l’art apparaît comme un outil essentiel pour repenser nos rapports au monde. Plus qu’un miroir, il devient boussole et laboratoire, ouvrant des voies nouvelles d’imagination et de transformation.
VIDEOFORMES 2026 propose de réunir une sélection de projets artistiques contemporains — installations vidéo et multimédias immersives, environnements participatifs, performances audiovisuelles — qui explorent les potentialités des arts hybrides, ces pratiques qui abolissent les frontières entre disciplines et inventent des modes inédits de perception et d’engagement.
Qu’il s’agisse du dialogue entre art et science, de la redéfinition de notre lien au vivant, de l’exploration des formes sociales et politiques de l’empathie, ou encore de l’usage de fictions spéculatives comme outil critique, les artistes présentés partagent une même conviction : l’art, en interaction avec d’autres champs du savoir, peut contribuer à transformer nos imaginaires et nourrir de nouveaux récits collectifs.
Dans un monde désorienté, leurs œuvres apparaissent comme des éclats de possibles, capables de questionner nos certitudes et de réinventer nos manières de voir, de ressentir et de vivre ensemble.
Gabriel Soucheyre, directeur artistique
Visuel de l’artiste coréenne Chan Sook Choi :
Lors d’une audience publique sur la création d’une école pour enfants handicapés, une mère s’est agenouillée devant ceux qui s’y opposaient. Cette image a pour point de départ la forme de son genou. Au milieu du conflit entourant la création de l’école, son corps ne se tourne pas vers la soumission, mais vers le sol, dans un geste qui partage sa fragilité avec la terre. Le genou devient un organe de contact, une surface éthique où les relations sont réécrites par friction. Cette image évoque la scène de la politique la plus douce, pratiquée par ceux qui sont déplacés et qui s’échappent des limites de la possession et de la résistance.
Cette image est extraite de qbit to adam (2021), une œuvre qui réfléchit aux frontières entre propriété et possession.